Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Définition

26 mars 2007 1 26 /03 /mars /2007 10:03

Samedi passé (7 juillet 2001) n'était pas qu'un grand jour pour les   189 coureurs du Tour de France, c'était aussi le jour fixé pour aller chercher la troisième roue chez Amanda à Gex. Ensuite il a bien fallu l'installer sur un de mes vélos. Comme il s'agit d'un ancien modèle, la fixation ressemble à un porte-bagages. Impossible de l'installer sur mon vélo de montagne qui, lui, en possède déjà un. Je l'ai donc mise sur mon vélo de route (c'est un Trek mais malheureusement pas le même que celui que chevauche Lance Armstrong...). Manque de chance lors de notre sortie d'essai du lendemain (dimanche 8 juillet 2001) d'environ 12 kilomètres, la pluie s'est mise à tomber vers la mi-parcours. Comme mon vélo n'est pas équipé de pare-boue, Junior s'est fait copieusement arrosé par les jets d'eau venant du pneu arrière. Le pauvre avait en plus très froid, il ne pédalait plus depuis un moment. J'ai enlevé mon T-shirt (mouillé) et le lui ai donné pour le protéger. Dire que nous avions longuement hésité à prendre les pèlerines...

 

Arrivés à la maison, nous étions trempés et Junior ressemblait comme deux gouttes d'eau aux coureurs d'un Paris - Roubaix par mauvais temps ! Autant dire que nous nous sommes précipités sous la douche en laissant pêle-mêle sur le palier et aux bons soins de la maîtresse de maison nos habits et nos vélos. Le nettoyage des hommes passant avant les machines.

 

Les impressions (le mauvais temps mis à part) sont excellentes. Lorsque nous pédalons de concert Junior et moi, nous pouvons atteindre une bonne vitesse. Vraiment sympa ! Evidemment c'est valable pour le plat, en ce qui concerne la montée c'est une autre paire de manches, surtout si le "moteur arrière" donne des signes de lassitude. La montée de la Faucille n'est pas pour demain? La descente, elle, nous a apporté son lot de sensations grisantes.  En fait l'adaptation à cette sorte de tandem est très rapide. Il faut juste prévoir des rapports en conséquence, peut-être qu'un triple plateau ferait l'affaire. J'ai aussi remarqué que les automobilistes font beaucoup plus attention à nous (pas de dépassement intempestif et espace suffisant ). Fort agréable !

 

Après avoir longtemps cogité, je me suis décidé à installer la troisième roue sur mon vélo de cyclotourisme (en fait mon ancien coursier monté de pare-boue et d'une sacoche de guidon). Il m'a fallu bricoler un peu car ce vélo ne possède aucun oeillet de fixation. Nous avons testé la nouvelle monture non sans avoir oublié les outils de dépannage en cas de défaillance de l'installation. L'essai s'est avéré concluant. C'est juste un peu bizarre de penser que ce frêle coursier d'acier puisse tirer une pareille charge sans en subir quelques conséquences. Reste à souhaiter que le cadre résiste le plus longtemps possible à de telles tractions.

Un petit pas vers l'adhésion de Madame à nos envolées cyclistes a été franchi.  Mardi soir, (10 juillet 2001) elle a accepté de nous accompagner à vélo chez des amis voisins. Bien sûr la distance n'était pas celle d'une cyclosportive mais il y a un début à tout. C'est surtout la possibilité de boire sans la crainte d'un alcotest lors du retour qui a dû la motiver. Junior ne lui jamais laissé la chance de mener, il n'a pas cessé d'appuyer sur les pédales et quand elle se rapprochait de trop près, il appuyait de plus belle. Je ne sais pas d'où il sort cet esprit de compétition ! Le Tour de France du quartier s'est achevé tard dans la nuit sans contrôle ni escorte policière. A quand la prochaine étape ?

 

Le passage des coureurs du Tour de France (le vrai celui-là) dans la région lundi prochain (16 juillet 2001) et la nécessité de laisser Madame seule et tranquille pour la rédaction d'un essai m'ont donnés l'envie et surtout un prétexte pour aller voir les pros avec Junior et le vélo flanqué de sa troisième roue. L'ennuyeux c'est que l'endroit le plus proche et le plus propice est situé sur les hauts du Jura aux abords de la station de ski de fond de La Vattay. Cet endroit n'est atteignable qu'après avoir franchi soit le col de la Faucille soit la route forestière de Divonne qui serait très certainement classée 1ère catégorie si elle était empruntée par les coureurs. Une autre solution moins coûteuse en énergie existe. Il suffit de pédaler jusqu'à Nyon et de prendre ensuite le petit train rouge jusqu'à La Cure. De là nous pouvons, si la route est libre, partir en direction du Tabagnoz et dénicher une place sympa pour voir le Tour de France. Le retour se faisant par la Faucille avec de la descente quasiment jusqu'à la maison. Il est clair qu'avec cette solution nous sommes moins libres. Mais c'est surtout moins risqué et moins fatigant pour moi si Junior en a marre de pédaler. Reste à vérifier si les horaires sont adaptés et si les vélos peuvent voyager avec nous dans le même train !

La météo pour lundi est mauvaise. J'avais oublié ce paramètre. Hier soir le peloton était fatigué. Junior dormait sur le canapé du salon quand je suis arrivé du bureau. Même lorsque j'ai changé de chaîne les voix des reporters de France 2 commentant l'arrivée de l'étape à Verdun (mercredi 11 juillet 2001) ne l'ont pas fait broncher.

junior-et-la-troisieme-roue1.jpg
Notre dernière petite randonnée s'est mal terminée. A environ trois kilomètres de la maison une des attaches "bricolées" a cédé. Un petit sifflement suivi immédiatement d'un balancement inhabituel sur la gauche a donné l'alerte. Rien de grave mais suffisamment ennuyeux pour devoir rentrer à pied, encore heureux que nous n'étions pas au fin fond du Jura...  Après quelques centaines de mètres de marche forcée, Junior et moi avons décidé de prendre le risque de chevaucher à nouveau notre monture à trois roues. Cela a tenu. Pendant ce temps les coureurs du Tour en terminaient avec un exercice des plus périlleux, le contre la montre par équipes (jeudi 12 juillet 2001). Je suis sûr que certains auraient apprécié d'être tirés par un système de troisième roue installé sur le vélo du plus "gros rouleur".

 

La troisième roue a retrouvé son emplacement de la première heure. Je l'ai remontée sur le Trek. Nous sommes partis (samedi 14 juillet 2001) Junior et moi pour une randonnée jusqu'à Divonne via le centre commercial de Chavannes. Junior voulait absolument aller voir ce que son argent de poche de trois semaines lui permettrait d'acheter. Il avait des vues sur un Action Man en solde. Après quelques hésitations et changements d'avis radicaux, il opta pour deux figurines Digimon qui lui coûtèrent la bagatelle de trois semaines de "salaire". Après avoir acheté le magazine pour Madame, Junior a absolument voulu que nous nous arrêtions un moment au Manora. Je compris que c'était pour ouvrir tranquillement les emballages de ses achats. Nous y avons rencontré un cycliste de la région qui en voyant mon sac de l' Ardéchoise nous a demandé qui de nous deux l'avait faite. Je lui ai répondu que j'avais couru l'Ardéchoise seul et lui ai expliqué que nous nous entraînions pour le moment de préférence sur le plat et que l'Ardéchoise avec ses 2200 mètres de dénivelé n'était pas vraiment dans nos objectifs. Il nous a dit qu'il avait participé à la Volcanique en se classant super bien.

 

Pendant que les coureurs franchissaient le premier col du Tour 2001 dans les Vosges. Junior chuta, une première pour nous aussi. C'était entièrement de ma faute, je ne me suis plus souvenu d'une règle fondamentale dans la conduite d'une troisième roue : ne pas virer trop court.  Arrivés à une intersection avec une route principale nous nous sommes arrêtés, je suis descendu de vélo et j'ai appuyé sur le bouton permettant d'actionner et de faire passer le feu au rouge pour les automobilistes. Comme je ne voyais pas l'endroit où traverser, je me suis tourné de côté et j'ai vu le passage piétonnier. Le feu était vert, je me suis précipité et j'ai pris le vélo avec Junior toujours dessus. Patatras, j'ai entendu un bruit de chute aussitôt suivi de pleurs. Junior était par terre sous le vélo un pied encore relié à une des pédales. En deux temps trois mouvements je l'ai remis en selle, lui promettant un tour un mini-bateau s'il pédalait bien jusqu'au lac de Divonne. En fait de tour, il en eut droit à deux, un sur une réplique de ferry-boat et l'autre sur la copie conforme d'un chalutier (filets y compris). Le retour s'est fait sans halte tant nous étions pressés d'être à la maison, surtout moi pour voir la fin de l'étape à la télévision.

 

En passant par les bois de Versoix, j'ai eu le plaisir de constater que la maréchaussée travaillait pour nous comme sur le Tour. En effet, une bonne dizaine de policiers en uniforme étaient en train de verbaliser deux voitures qui avaient roulé sur la route interdite à la circulation. Nous sommes passés devant eux en relevant la tête, ils nous ont salués, un peu surpris, sans nous arrêter (la route est réservée depuis l'hiver dernier aux cyclistes!). Ils ne leur manquaient que le petit drapeau jaune que les CRS du Tour agitent devant les obstacles dangereux pour le peloton pour s'y croire...

 

Le Tour était passé depuis près d'une semaine, les coureurs en finissaient avec les Pyrénées, lorsque je suis arrivé à La Vattay depuis la route forestière de Divonne. La montée fut difficile ce dimanche matin. Je ne me rappelais pas qu'elle était si longue et si raide. Heureusement que j'ai changé d'avis et que nous n'avons pas dû l'escalader Junior, la troisième roue et moi... La chaleur humide qui remontait du Plateau et qui n'était plus apparue depuis presque trois semaines n'arrangeait rien. Le jour d'avant nous étions allés nous rafraîchir au bord de la Versoix, près du petit pont de la Bâtie. Les petits bateaux en papier de Junior ne voulaient pas quitter le rivage, nous avons dû les canarder avec des petits cailloux. Une fois notre mitraillage terminé, nous avons repris notre drôle de monture à trois roues et filés vers la maison. Il y avait le résumé de l'étape à la télévision !

 

J'ai l'impression que nous roulons de mieux en mieux. Nous formons un véritable tandem à trois roues. Mercredi 25 juillet 2001 une grave chute dans une descente s'est produite dans le peloton. Elle a obligé le suisse Montgomery a abandonner juste quelques jours avant l'arrivée sur les Champs Elysées. Ce jour-là j'avais pris congé. Une petite coupure fort bienvenue dans la semaine en guise d'entraînement aux vacances qui s'approchent à grand pas. Nous sommes descendus en direction du Lac car nous avions rendez-vous avec Paul-Jacques et ses filles à Port Choiseul. Nous sommes ensuite allés faire un peu de voile si on peut dire car le vent ne voulant pas se manifester nous avons dû mettre le moteur pour le retour. La fin de l'après-midi s'est passée sur la plage jouxtant le port. Après s'être ravitaillés, nous sommes partis en direction de la maison. Evidemment tout ce que nous avions descendu ce matin nous devions le remonter. Junior montrait des signes de fatigue. La chaleur était étouffante en cette fin d'après-midi. Malgré tout nous sommes rentrés sans trop de peine, deux petites pauses nous ont permis de récupérer et d'arriver juste à temps pour l'arrivée de l'étape corrézienne.

 

Ca y est le Tour est terminé. Nous avons vu les coureurs faire leur tour d'honneur sur les Champs Elysées, il y a parmi eux de sacrés acrobates. L'un a fait une roue arrière comme s'il avait un moteur entre les jambes, on dit quelque fois que les cyclistes roulent comme des motos, il y en a parmi eux qui arrivent même à faire des acrobaties. Un autre a parcouru un peu de la célèbre avenue assis sur le guidon en pédalant à l'envers? La belle aventure de la troisième roue s'est achevée elle aussi. Comme dernière petite randonnée nous avons Junior et moi parcouru les 12 kilomètres qui séparent notre maison à celle de mes parents en près de quarante minutes, pas mal du tout avec la montée du chemin du Bournoud au final. Il faut reconnaître que lors de cette dernière balade nous avions de bonnes sensations, pour ne pas dire la bonne jambes ou les socquettes en titane. Des spectateurs étonnés nous ont même applaudi, c'était comme sur Le Tour.  Ma mère nous a mitraillé avec son appareil photo, heureusement car nous n'y avions jamais songé. Cela fera de beaux souvenirs. Ce soir (lundi 30 juillet 2001) la troisième roue dort à nouveau chez Amanda et nous sommes un peu triste... La décision est prise nous allons bientôt accueillir une nouvelle troisième roue à la maison, il ne reste qu'à choisir le système. Alors à nous les belles descentes rapides et les montées si dures... Mais rien à voir avec le Tour de France ! 

Partager cet article
Repost0

commentaires